VOSGES

Environnement

Dompaire : "Stop décharge" continue à faire tache d'huile

"Stop décharges" de Dompaire fait tache d'huile: près de 300 personnes ont participé hier à l'assemblée générale de cette toute jeune association qui, en trois mois d'existence, compte déjà 616 adhérents !

EPINAL. - Lixiviat pour tout le monde ! Francois Martin, le président de "Stop décharges", ne manque pas d'humour en proposant en guise de vin d'honneur "un petit verre de jus de poubelle".

Il faut dire que l'association de lutte contre le projet d'implantation par Valest-Onyx d'un centre d'enfouissement technique à Dompaire a beau n'avoir que trois mois d'existence, elle est déjà très forte.

 

Décor de décharge non-contrôlée pour l'assemblée générale de "Stop décharges" qui organise son action. (photos Patrick GLESS)

Hier soir pour l'assemblée générale, le chiffre de 616 adhérents a été atteint. A ajouter aux quelque 3522 personnes qui ont signé la pétition. "Cela nous permettra le jour où on se retrouvera devant le préfet ou devant l'industriel de montrer que nous ne sommes pas trois gugusses seulement, explique François Martin. Nous représentons beaucoup de monde". 18 700 F sont en caisse, histoire de voir venir "au cas où il faudrait faire appel à un avocat", précise le trésorier Jean-Luc Bazard.

"Démocratie locale"

La détermination, en tout cas, est plus forte que jamais. Aux côtés de François Martin, Gilles Lapierre répète que "l'association n'a aucun objectif politique, sinon de faire de la vraie démocratie locale".

Chacun dans l'équiDe apporte sa pierre à la réflexion. Jean-Claude Noirclère explique les différents moyens de traiter les déchets. "Recyclage incinération, méthanisation... Toutes les formules ont leurs limites. La solution, ce serait une incitation économique à trier les déchets et la suppression par paliers de leur production. Mais il faut pour cela une volonté politique", précise-t-il.

Près de 300 personnes pour "refuser que Dompaire devienne l'autre poubelle des Vosges."

Christian Hégé, vétérinaire, s'inquiète des conséquences d'un centre d'enfouissement sur la filière agro-alimentaire "dans un secteur où la densité d'élevage bovin est très forte. Un tel pôle de nuisance leur fera perdre leur image de produits sains et naturels".

Au niveau de l'immobilier aussi, le désastre est programmé, assure Renaud Coquillat: "depuis trois mois, aucune maison n'a été vendue dans le secteur, ou alors avec des prix en baisse d'un tiers. Car les gens qui achètent ici sont des gens de la ville qui choisissent la campagne pour la qualité de la vie".

Deux témoignages enfin ont achevé de convaincre les participants du bien-fondé de l'association: celui de Christian Horn, qui est parvenu il y a quelques années à gagner une bataille contre un projet industriel dans l'est mosellan et celui de Denis Forterre, qui est venu expliquer la vie des habitants de Ménarmont et Doncières, "l'autre poubelle des Vosges".

Olivier KOPF